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Comment réussir une bonne première impression ?


Vous le savez, réussir une bonne première impression est déterminant. Mais comment la forger ? Le philosophe Berkeley a eu ce propos fameux : « esse est percipi », « être, c’est être perçu. » Il ne suffit donc pas, par exemple, d’être à l’écoute de l’autre, il faut aussi le montrer, le faire percevoir : par des regards, par exemple, des hochements de tête, des sourires, etc.

Sachez en tout cas que vous avez 5 × 20 pour donner une bonne ou mauvaise première impression, pour être bien perçu :

  1. Les 20 premiers mètres : êtes-vous énergique, calme, serein, ou angoissé, lymphatique, traînant la patte, exubérant ?
  2. Les 20 premiers centimètres du visage : sourire ou « tronche de cake » ?
  3. Les 20 premiers gestes : un geste par expression, cohérent avec le discours, ou des gestes saccadés, des grattements divers ?
  4. Les 20 premiers mots : des mots choisis, des mots forts qui créent l‘impact, ou des mots qui affaiblissent votre message comme « petit », « peut-être », « éventuellement », « normalement », sans compter les conditionnels comme « j’aimerais », « nous pourrions »
  5. Les 20 premières secondes : je suis ici très optimiste car en général, la messe est dite bien plus tôt !

Votre auditoire, passé ces 5 × 20, vous colle alors une étiquette, vous range dans un bocal.

Intervient maintenant un autre phénomène : la théorie détermine la perception. Goethe dirait : « Je vois ce que je sais. »

En effet, le public, désormais, va essentiellement prendre en compte les ingrédients qui renforcent cette première impression, qui légitiment l’étiquette collée sur le bocal.

À cet égard, il est utile ici de commenter l’expérience d’Albert Mehrabian et sa règle des trois V, basée sur deux études publiées en 1967 :

  • 7 % de la communication est verbale (par la signification des mots) ;
  • 38 % de la communication est vocale (intonation et son de la voix) ;
  • 55 % de la communication est visuelle (expressions du visage et du langage corporel).

Albert Mehrabian souhaitait « estimer l’importance relative des mots, de la voix et des expressions du visage dans l’établissement, l’appréciation ou le rejet de quelqu’un, par exemple lors d’un entretien d’embauche, d’un rendez-vous amoureux ou d’une opération de vente. »

Selon lui, « ces trois types de communication justifient la différence d’intérêt que l’on éprouve pour une personne qui parle de ses sentiments : les mots employés représentent alors 7 % de notre appréciation, l’intonation 38 % et le langage corporel 55 %.

Pour parler efficacement et significativement de nos émotions, ces trois formes de communication doivent correspondre entre elles. On parle de “congruence”. Dans le cas contraire, la personne qui nous écoute peut être troublée par deux messages venant de deux façons différentes et se contredisant. » (Source : Wikipédia)

L’exemple suivant illustre bien l’incongruence, soit le manque de congruence, entre la communication verbale et non verbale :

Verbale : « Je suis tout à fait d’accord avec vous », me dit un coaché, directeur d’une multinationale au curriculum long comme un rouleau de papier peint.

Non verbale : sa tête fait non !

Il y a un autre exemple plus courant encore et détestable : celui de la personne qui vous serre la main et vous grommelle un bonjour sans vous regarder.

Selon la règle des 3 V, vous serez plutôt attentif, dans ces deux cas, à la communication non verbale qu’aux mots employés.

Restons prudents. Les chiffres de Mehrabian ont été déclarés exagérés et suspects par Judee Burgoon, David Buller et Gil Woodall. Les consultants de DCMG consulting & training les citent : « l’impact relatif du langage non verbal et verbal dépend beaucoup du contexte, […] et lors d’une présentation importante comme une conférence, le langage du corps passe de 55 % d’impact à 32, le ton de la voix de 38 à 15, et les mots, de 7 à 53 ! »

En conclusion, que Mehrabian ait vu juste ou non, retenez qu’un bon communicant est bel et bien congruent: ses mots, sa voix et son comportement disent la même chose, et ce, quels que soient les ratios dévolus à ces différents items.

Il dégage aussi de l’assurance, de la confiance en soi. Souvenez-vous. Quand vous étiez au lycée, à l’athénée ou au collège : chez certains professeurs, votre classe était silencieuse, respectueuse. Chez d’autres régnait le chaos. Le professeur est donc aussi responsable de l’attention qu’il reçoit.

Une autre conclusion pourrait être : je suis toujours déjà en train de dire à l’autre comment se comporter avec moi. Comme on le dit dans ma région : « c’èst todi li p’tit qu’on spotche », ce qui signifie que le prédateur s’attaque toujours au plus faible.

Une preuve éclatante nous en est d’ailleurs donnée grâce à une étude publiée par Criminal Justice and Behaviour : les individus psychopathes perçoivent la vulnérabilité des personnes dans leur démarche.

« Ainsi, tout comme les psychopathes sont une catégorie de personnes bien particulières, les victimes aussi sembleraient avoir des caractéristiques communes », explique Psychology Today. Depuis longtemps déjà, les psychologues savent que plus une personne est psychopathe, plus elle identifie facilement la victime potentielle.

Grâce à cette étude, on sait maintenant qu’elle le fait en observant sa démarche. Angela Book et Kimberly Costello, de la Brock University, ont réalisé une étude dont le but était de déterminer si les psychopathes ont plus de facilité à reconnaître la vulnérabilité d’une personne à travers sa démarche, explique Manic Monday. On a donc montré à des individus psychopathes des vidéos où l’on voyait des personnes marcher, filmées par-derrière. Les psychopathes devaient ensuite dire s’il était facile, ou pas, d’agresser la personne en question. Parmi les douze personnes filmées en train de marcher, certaines avaient vraiment été agressées. Et les psychopathes ont pu les reconnaître.

Mais qu’est-ce qui, alors, apparaît aux yeux des psychopathes comme un signe de vulnérabilité ? Les individus choisiraient les victimes en fonction d’une série de signes corporels, comme la longueur du pas, la façon dont on transfère le poids du corps, et comment on soulève le pied. Dans l’ensemble, ces signes corporels permettent au psychopathe de se faire une idée de la confiance en soi de la victime. Parmi les signes du corps qui témoignent d’un manque de confiance en soi, on trouve aussi le regard fuyant, le gigotement des mains et des pieds, ainsi que l’absence de grands gestes quand on change de position. » (http://www.slate.fr : « Comment les psychopathes choisissent leurs victimes »)

Bref, comme pour certains cours de self-défense où il s’agit de la première leçon : APPRENEZ À MARCHER !

Que vous ayez appris ou non à marcher, je vous souhaite comme d’habitude, un bon Vol avec les Aigles.

À vite !

Fabian

La première impression dans « Le Crime de l'Orateur »

PS : cet article est extrait du livre « Le crime de l’orateur » ,
paru chez De Boeck en octobre 2012.


Ne soyez ni trop dur, ni trop doux : affirmez-vous


C’est à la fois étonnant et drôle d’animer une formation sur le thème de l’assertivité, quand vous vous rendez compte que la plupart des participants ignorent… ce que ce mot veut dire ! À leur décharge, vous ne le trouverez pas dans le dictionnaire mais bien sur Wikipedia. Alors quid ?

Récemment, un patron d’entreprise m’a demandé de former l’une de ses collaboratrices à la communication mais pas à l’assertivité. « Elle sait dire non » a-t-il insisté, comme si l’assertivité se réduisait à cela.

To assert en anglais signifie affirmer. En français, assertion veut dire affirmation. Vous l’avez compris, une personne assertive est donc une personne qui s’affirme : assertivité ou affirmation de soi, c’est kif.

Souvent, on détermine l’assertivité par ce qu’elle n’est pas : ni paillasson ni hérisson, le paillasson renvoyant au comportement passif, trop doux, le hérisson au comportement agressif, trop dur ! À ceux-là, vous ajoutez le manipulateur, celui qui pose des questions par exemple, sans dévoiler ses objectifs, qui prêche le faux pour savoir le vrai, qui flatte pour obtenir au lieu de complimenter avec sincérité, et le passif-agressif. Le passif-agressif tait ses frustrations le plus longtemps possible… et puis explose !

Or, l’assertivité repose sur une valeur forte : le RESPECT. Quand vous prenez l’avion, hôtesses et stewards vous expliquent quoi faire en cas de crash. C’est d’ailleurs moyennement utile à mon avis, probablement allons-nous tous y passer mais soit. Que nous disent-ils du masque à oxygène ? Vous le placez sur la tête de votre enfant d’abord ou sur vous ? Sur vous bien sûr ! Tout comme les pompiers sécurisent leur zone d’intervention avant de se lancer à l’assaut des flammes. Le respect de soi est donc premier.

Une définition – parmi beaucoup d’autres – peut alors être celle-ci : « je respecte mes droits et désirs et je respecte tes droits et désirs. » Si tel est le cas, j’apprends à exprimer mes demandes et j’apprends aussi à écouter, avec empathie, les demandes de l’autre. Idéalement, nous évoluons ensemble vers un accord gagnant-gagnant.

Certaines personnes prétendent que l’assertivité permet de ne pas blesser. Faux. Adresser une critique en étant assertif, c’est-à-dire élégant, respectueux, voire bienveillant, ne suffit pas pour ne pas blesser. L’autre a sa part de responsabilité. Lui aussi peut décider de se sentir ou non blessé. Ce qui compte avant tout, c’est votre intention. Quelle est-elle ?

  • Donner du feed-back ? « J’ai remarqué que tes odeurs corporelles sont fortes en fin de journée. »
  • Proposer une mesure corrective ? « Je te suggère de prendre une douche lors de la pause de midi. »
  • Ou atomiser l’autre ? « Tu pues l’poney fieu, c’t’une infection ! »

L’assertivité consiste donc à prendre sa place. Si vous vous effacez du paysage (l’un de mes coachés rasait littéralement les murs quand il marchait, et parlait comme si nous étions épiés par le KGB !), votre comportement est passif. Si vous vampirisez l’espace, à l’instar des Le Pen père et fille par exemple, qui se répandent sur un plateau de télévision, bras écartés, déployés comme des ailes, vous faites preuve d’un comportement agressif. Dosez ! Trouvez la ligne médiane : ne soyez ni trop dur, ni trop doux : Affirmez-vous !

L’assertivité concerne essentiellement 6 domaines :

  1. Le compliment que j’offre.
  2. Le compliment que je reçois et auquel je réponds et pas en m’excusant ni en minimisant ! Ex. : « Oh non, je n’ai fait que mon travail… »
  3. La critique que j’adresse avec respect et élégance.
  4. La critique que je reçois et à laquelle je réponds.
  5. La demande que j’adresse.
  6. La demande que je reçois et à laquelle je réponds : par oui, par non, en négociant, etc.

Livre « Affirmez-vous ! » sur l'assertivité Je vous recommande vivement ce livre de Frédéric Fanget
qui m’a beaucoup inspiré ! 
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Mais de façon plus générale, être assertif est une manière d’être, de se comporter. Avoir le visage ouvert (open face) pour être ouvert aux autres, leur sourire, les saluer, les écouter vraiment, et ne pas non plus se laisser faire : poser, définir ses limites … et respecter les limites des autres.

L’assertivité se décrypte notamment à travers :

  • Vos mots : éviter les mots qui minimisent et/ou affaiblissent votre message comme essayer, peut-être, petit, éventuellement, les conditionnels, etc. Privilégiez les mots justes, précis, choisis, adaptés à l’interlocuteur.
  • Votre voix : elle doit aussi être adaptée au contexte, au lieu, aux circonstances. Trouvez le bon débit, la belle sonorité. Par exemple, une voix trop aigüe trahit votre anxiété.
  • Votre non verbal : évitez d’avoir le regard fuyant, les mains et les doigts qui se tordent ou triturent ce pauvre stylo, les pieds qui se croisent, etc. Détendez-vous et optez pour des gestes amples, lents. Un geste par expression. Ni clown, ni marionnette.

Mettez de l’assurance dans vos actions pour avoir de l’assurance dans vos pensées et dégager plus de confiance en soi.

Vous vous en doutez, il est plus facile d’être assertif face à quelqu’un d’assertif. Plus facile encore quand il n’y a pas l’ombre d’une discordance, d’un conflit. Ajoutons aussi que l’assertivité n’est pas LA clef qui ouvre toutes les portes. Les autres types de comportements ont également leur utilité. Si quelqu’un veut vous carjacker, évitez de dire : « Cette cagoule noir ébène vous va à ravir, qui tranche avec vos yeux océan bleu ! Vous prêter mon véhicule ? Oh désolé, ce n’est pas possible, j’en ai besoin. On s’appelle, on s’fait ne bouffe ? » DONNEZ VOS CLEFS ! Soyez passif. Comme Jean-Jacques Annaud durant le tournage de « L’Ours », qui a fait le mort pour sauver sa peau face à l’animal ! Dans certains cas, manipuler est le seul moyen d’arriver au but. Dans certains milieux ou certaines situations, c’est carrément LA donne. Être agressif peut s’avérer utile si vous en avez les moyens et qu’il s’agit de la seule issue possible. Quand les négociations ont échoué — comme en Libye —, on envoie les bombardiers !

L'ours, le film de Jean-Jacques Annaud

Film franco-américain sorti en 1988.

En bref, l’assertivité sera sans doute votre meilleure alliée dans 80% des situations. Loi de Pareto encore…

Je reviendrai sur ce thème, car être acteur de sa vie signifie aussi être assertif. Moins vous l’êtes, plus les frustrations sont nombreuses. Moins vous l’êtes, plus vous oubliez d’écouter vos propres désirs. Vous suivez ceux des autres, vous n’opérez pas vos propres choix. Vous devenez l’acteur – ou le figurant ! – de leur vie à eux… Or, opérer ses propres choix, c’est déjà vivre mieux !

Pierre Joliot, biologiste français

Pierre Joliot, biologiste français, professeur honoraire au Collège de
France et membre de l’Académie des sciences de France et des États-Unis.

Et si vos convictions vous donnent envie de contribuer au progrès, rappelez-vous ces mots de Pierre Joliot : « Le progrès nait de la diversité des cultures et de l’affirmation des personnalités. »

Bon Vol avec les Aigles les Amis et à la semaine prochaine !

Fabian

3 actions pour aller plus loin :

  1. Lors d’un prochain repas en famille, entre amis ou avec des collègues, posez des questions ouvertes aux autres : qu’est-ce que… ? Qu’en penses-tu ? Qu’entends-tu par là ? Etc. Écoutez réellement leurs réponses, intéressez-vous à eux sincèrement et reformulez ce que vous avez compris. Ne dites pas par exemple : « Qu’est-ce que tu fais ce we ? » pour enchaîner immédiatement : « Oh moi je vais faire du shopping à Paris, waouuuh ! »
  2. En rue, marchez d’un pas énergique – pas forcément vite ! – en vous tenant droit. Souriez, dites bonjour et au revoir aux personnes que vous croisez (pas tous les badauds de la Galerie de la Reine à Bruxelles !) : la caissière au supermarché, une personne rencontrée dans un ascenseur, le chauffeur du bus,…
  3. Et si vous avez très très envie d’incendier tel individu s’étant comporté en malotru, taisez-vous d’abord. Respirez (respiration par le ventre), recouvrez le calme intérieur, demandez-vous quelle est son intention positive (il a eu peur, il a besoin de reconnaissance, il est frustré ?), pensez à trois de ses qualités. Ensuite, formulez votre désapprobation avec assertivité : parlez des faits, pas de la personne. Pour les amateurs de foot, attaquez le ballon, pas la jambe !

Networking is king !


Comme quasiment tout ce que je partage avec vous, le networking c’est simple, mais pas facile ! Les résultats sont souvent long à venir et cela en décourage plus d’un. Comme si vous deviez benner, semer, arroser, avec patience, passion, avant d’obtenir un retour sur investissement. Bref, une fois encore, le rush est l’ennemi du marketing !

Comment mesurer vos résultats ? 

Une bonne unité de mesure est de savoir, 72 heures après un événement, combien de personnes se souviennent de vous. Il ne s’agit que d’un seul facteur, celui de la visibilité, mais il compte. Lire la suite »


Les enfants intérieurs – Interview de Benoit Francq


Interview de Benoit Francq, formateur et thérapeute

Fabian Delahaut (FD) : Selon vous Benoit, d’où vient la procrastination ?

Benoit Francq, formateur et thérapeute
Benoit Francq

Benoit Francq (BF) : L’hyperactivité peut être un symptôme de la même chose. Je pense à l’anxiété qu’il y a derrière… la procrastination est le symptôme d’un problème plus profond. « Je ne donne pas tout de suite, je donnerai demain. » ça a à voir avec la théorie freudienne du stade anal : je prends, je donne. Ca se passe plus ou moins entre 2 et 5 ans.

FD : Et pour ceux qui maîtrisent mal la théorie freudienne… ?

BF : Il s’agit de la capacité à donner de soi au plan symbolique. Lire la suite »


Avoir confiance en soi en un claquement de doigts !


Demain matin, je vais former 10 personnes à l’assertivité, l’affirmation de soi, et je sais déjà ce que la moitié d’entre elles vont me dire quand je vais leur demander leurs attentes : « j’aimerais avoir plus confiance en moi ».

Comme je ne suis ni leur thérapeute ni leur coach, mais bien leur formateur qui ne les verra que 2 jours, je devrai alors leur donner une technique rapide, efficace, redoutable même, simple surtout … mais pas facile : une technique pour avoir confiance en soi en un claquement de doigts !

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