Êtes-vous un leader solaire ?


Le point de vente est beau et chic. Dernier cri. La marchandise de choix. L’emplacement judicieux. Le parking est vaste car nous le savons : « no parking, no business ». Tout y est. Tout est là. Le succès devrait être au rendez-vous.

Sauf que. Sauf que les prix sont à la hauteur de la qualité des produits proposés. Sauf que cette qualité se retrouve ailleurs. Et le beau et le chic. Et le dernier cri. Et l’emplacement judicieux. Et le parking.

Comment donc attirer le chaland s’il n’y a pas de réponse à cette question ultime du marketeur : « pourquoi acheter chez vous plutôt qu’ailleurs ? »

La réponse est devenue une lapalissade : LE SERVICE. Mais ce terme, galvaudé, n’évoque rien de concret. Ils ne sont pas rares les commerçants, les boutiquiers de tout genre, les prestataires divers, qui se targuent d’offrir un service de qualité à leurs clients. La réalité est parfois bien différente : le service est passable. Sans plus. Voire moyen. Voire en-dessous de la moyenne. Et comme le dit Jean-Pierre Baeyens, titulaire de la Chaire de Marketing à la Solvay Brussels School, il ne suffit pas d’offrir un service supérieur mais bien carrément supérieur !

Or, l’accueil du client, l’un des fondamentaux du service, est régulièrement – vérifiez-le en faisant vos courses ! -, médiocre. Quand il est simplement bon, vous en êtes même surpris : « qu’est-ce qu’ils sont sympas ici ! »

Le bonjour, s’il y en a un, est jeté. Le regard évite l’autre regard. Ne pas regarder le client, il pourrait me solliciter ! Le corps est mou. La bouche est molle. Et les mots sont mous dedans. La routine est installée. Chacun s’acquitte de sa tâche en espérant plus tard : le moment du départ.

Caricature ? Pas vraiment ! 20 ans de formation en entreprises m’ont amené à ce triste constat.

Alors par où commencer pour changer cela radicalement ? Pour installer une autre culture, ancrer un nouvel ADN, donner vie à de nouvelles valeurs, qu’elles soient incarnées dans leur chair, dans leurs muscles, dans leurs tripes, par chaque collaborateur ?

La réponse est dans l’adage de base : « quand le poisson sent mauvais, ça commence par la tête. »

 

Du soleil à Disneyland !

Et je prêche pour des collaborateurs qui nous accueillent comme si nous poussions la porte de Disneyland !

Il y a un an, je forme les responsables d’un parc d’attraction bien connu. Le manager me dit : « avant 10h, je peux tout entendre. Mais après, LA PIECE commence ». Il n’y a pas de clients mais des spectateurs. Que viennent-ils chercher ? Des tours de manège ? Non ! Des émotions. Des temps forts. Des moments INOUBLIABLES.

A 10h, la pièce commence. La représentation doit être digne d’un rappel !

Pour une pièce inoubliable, il faut un accueil inoubliable. Des sourires inoubliables. Sincères. Vrais. Des gestes inoubliables. Des voix inoubliables. Des regards inoubliables. Des regards qui éclairent. Des regards solaires. Des personnes inoubliables. Des personnes qui se réinventent en permanence. Solaires.

Ugo Restaurants

Au restaurant Ugo, à Haine-Saint-Pierre
(une adresse excellente), Nicolas Guidi,
garçon de salle, est un Leader Solaire !

 

Et vous ? Etes-vous solaire ? La métaphore n’est pas anodine. Le soleil détermine (trop) souvent l’humeur. Il réchauffe. Il illumine le ciel, les yeux.

Si votre équipe est sensée développer cette solaire attitude, retenons que le premier apprentissage est le mimétisme. J’observe mes parents et me comporte comme eux. J’observe mon collaborateur et me comporte comme lui. J’observe mon patron et me comporte comme lui aussi.

Est-il trou noir, absorbant les énergies, posant un regard sévère sur tous ces détails qui l’irritent et omettant tous les autres, oubliant de féliciter pour les décisions justes, les actions justes ? Traîne-t-il dans le point de vente mains en poche, démarche molle, déplorant le manque d’envie de son équipe ? Ecoute-t-il le collaborateur d’une oreille distraite, l’œil rivé sur cet autre collaborateur pas tout à fait à sa place, fustigeant plus tard le manque de communication de son équipe ?

En résumé : quel exemple est-il ? Cohérent, congruent ? Comme disent les Américains : does he talk the walk and walk the talk? (Est-ce qu’il fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait ?)

Si vous voulez que vos clients viennent chez vous comme vous allez à Disneyland, si vous voulez que vos collaborateurs soient solaires, vous devez l’être d’abord. Vous devez l’être surtout. « Quand le poisson sent mauvais… »

Si vous êtes à 100, votre équipe sera à 50. Cette loi est imparable.

Être solaire, c’est encore une question d’attitude. L’attitude dont je vous dis dans un article sur deux qu’elle correspond à 80% de votre succès… et qu’elle est contagieuse !

Soyez solaire, rayonnez, irriguez, contaminez vos proches, vos collègues, vos collaborateurs, vos clients. Contaminez-vous vous-même. Soyez solaire et ouvrez-nous les portes de Disneyland.

A 10h, la pièce commence !

Bon Vol avec les Aigles sous le Soleil !

Bon Vol avec les Aigles sous le Soleil !

 

Bon Vol avec les Aigles les Amis, bon Vol sous le Soleil !

Fabian


Le bonheur à cheval : récit d’un galop


Un premier virage à angle droit, un deuxième, un troisième. Le champ est ainsi tracé. Ainsi contourné par une large bande herbeuse. Caretina, la jument de Gary, chauffe. Son galop est sautillant, hoquetant. Gary. Les rênes lui brûlent la paume. Ombre est à sa hauteur. Je sens monter en elle comme une éruption. Le feu couve. Il couve sous moi. Bientôt la citerne. Gary dit qu’au virage de la citerne, c’est la ligne droite. La course commencera là.

Encore des virages. Encore des angles droits. Et les chevaux qui dansent. Citerne dans la ligne de mire. Un coup d’œil vif vers la droite. Une immense étendue d’herbe fraîche nous attend.

Gary et Caretina

Gary et Caretina

Gary et Caretina virent en tête. Bientôt je ne les verrai plus. Nous sommes côte à côte un instant mais irrésistiblement, Ombre se détache … puis s’envole. Depuis le début, mes rênes sont tendues. Je suis debout sur les étriers, muscles tendus aussi. Pas crispés. Là, je détends tout. Muscles, rênes. Je m’allonge sur Ombre. Elle a compris. Elle sait. Quelles images traversent la tête d’un cheval si toutefois il en traverse ? Se souvient-elle du parfum des champs de courses ? Des cris des parieurs ? Du vrombissement sourd des sabots sur la pelouse ? Sûrement elle se souvient.

À cet instant, comment décrire l’indescriptible ? Comment dire l’indicible ? Je voudrais arrêter d’écrire tant les mots manquent. Pour la beauté intense, il n’y a que le silence.

Ombre pour ... la Lumière …

Ombre pour … la Lumière …

 

Une déflagration. Un déferlement. Un déchaînement. Ombre n’est plus qu’énergie. Un condensé d’énergie qui fend l’atmosphère. Fondu en elle, je touche le bonheur. Le palpe. Pleurer de joie ? Presque. J’ai connu ça deux fois déjà. Ses foulées sont si longues, si longues. Je deviens Ombre. N’entends plus rien. Nous sommes propulsés vers un infini de liberté, un Paradis qui n’est que pour nous. Hors du monde. Hors du temps. Il a dû se suspendre. Il la regarde. Comme elle doit être belle. Sans doute son corps écume. Sans doute ses naseaux sont grands ouverts. Sans doute ses veines gonflées du sang de la joie.

Ombre ne touche plus le sol. Ou c’est le sol qui n’ose plus la toucher ? Il n’y a plus rien. Que nous. Que cette danse merveilleuse au rythme insensé. Que ce jaillissement pur pour l’éternité. Nous ne sommes plus sur la terre. Nous effleurons le ciel.

« Être à cheval a dit Jérôme Garcin, c’est être entre ciel et terre, à une hauteur qui n’existe pas. »

Cette hauteur-là, je la connais.

Si vous volez avec les Aigles les Amis, peut-être croiserez-vous un cheval. Elle s’appelle Ombre.

Fabian

 


Le non-sens de la Vie


À question ultime, réponse ultime. Quel est le sens, autrement dit, la signification, de la vie ? Il n’y en a pas. Sauf à croire en un être suprême – ce qui n’est pas mon cas -, sauf à se réfugier derrière le paravent des croyances qui nous tiennent à peu près debout face à notre néant. Nous en venons. Nous y retournons. La vie : simple couinement dans un océan de vide ? Comme une éraflure ou un rai de lumière – à vous de voir -, une poussière de conscience dans le néant de la conscience et l’infinité de la poussière. Pourtant, cette poussière-là est notre unique univers. Notre unique horizon. Et puisque tout est dit déjà car il n’y a rien à en dire, tout devient possible. La vie est une matière à pétrir, une pâte à modeler. Une œuvre toujours déjà en devenir, jamais aboutie. Détruite avant que d’être. Mais alors, quels éphémères artistes sommes-nous ? Et si la seule vraie question était celle-là ?

Si la seule vraie question était celle-là, voici ce que j’en dirais.

Notre responsabilité de vivant est grande. Comme le papillon a le devoir d’être beau, élégant, virevoltant, même trois jours, nous l’avons d’être des artistes œuvrant au mieux. Une vie courte n’est pas forcément petite. Une vie courte peut être dense, intense, riche. Un émerveillement, une lueur dans la nuit. Une vie courte peut être grande.

Une vie grande est une vie de sagesse, si le sage, comme Comte-Sponville l’exprime si bien, « regrette un peu moins, espère un peu moins et aime un peu plus. » Nietzsche, après Marc-Aurèle,  ne dit pas autre chose : « amor fati. » Aimer ce qui est, aimer son destin.

Regretter un peu moins c’est se débarrasser du passé. Il n’a aucune importance, il n’est plus. Fi de nos culpabilités. Fi de nos mauvais choix, fi de nos erreurs de trajectoire. Embarquez au présent les leçons du passé si et seulement si elles servent votre présent. Mais rompez avec le passé définitivement. Il est entrave. C’est l’une des premières techniques enseignées au jeune conducteur : regarde devant ! Le cavalier ne s’y prend pas autrement. Quant au motard, sa survie en dépend. Carrément. Regarder devant.

Espérer un peu moins c’est se débarrasser du futur. Des angoisses du futur. Des peurs du futur. Le futur n’a pas plus d’importance. Il n’est pas encore. Luc Ferry est clair à ce sujet : « une vie bonne, une vie réussie, est une vie sans peur. » Et notre incapacité à être bien tient souvent aussi de notre incapacité à apprécier ce qui est, à goûter ce qui est, à accepter ce qui est. Si vous vous concentrez sur ce que la vie ne vous donne pas, votre frustration est permanente. Votre angoisse. « Le temps court et je n’ai pas encore accompli tel rêve, vécu telle histoire, traversé tel continent. »

Acceptez. Acceptez ce qui est. Appréciez ce qui est. Pendant longtemps, mes 65000 kms parcourus par an en voiture, les embouteillages, ont pesé sur mes jours. Aujourd’hui je roule plus encore, les routes et autoroutes sont plus encombrées encore, les embouteillages insensés, les heures au volant innombrables. Depuis que j’ai accepté ça, tout ça, je ne suis plus affecté. Ou moins.

Mes nuits d’insomnie aussi ont pesé. Je les ai acceptées. Acceptées les douleurs, les souffrances, catapultées dans mes chansons. Utiles les douleurs, utiles les souffrances, pour entrer plus et mieux en empathie avec l’autre. Avoir vécu beaucoup pour comprendre plus et aider mieux. Même les souffrances sont utiles. Si acceptées. Apprivoisées.

Aimer un peu plus c’est donc ça : accepter le présent. Retrouver la magie de l’instant. Les châteaux de sable, les sculptures de glace, sont magnifiques parce que fugaces. Et quoi ? Leur fugacité devrait nous en détourner ? Nous empêcher d’en savourer l’harmonie, la pureté, la perfection ?

La vie, comme un château de sable qui s'efface avec le temps

La vie est un château de sable

Si la vie n’était qu’un seul battement de cils, ce battement serait. Et le sens du battement serait le battement. Comme le sens de la vie est la vie. Ni entrée, ni sortie. Juste la vie pour la vie. Un battement de cils d’artiste : harmonieux, pur, parfait. Ou y tendant. Une vie d’artiste donc. Harmonieuse, pure, parfaite. Ou y tendant. Chercher la beauté pour la beauté.

Pratiquement,  car la philosophie peut être opérative, l’artiste est celui qui cultive son talent. Qui le pousse à son paroxysme. Quel est le vôtre ? Pratiquement, l’artiste réussit moyennant trois conditions : il insuffle de la passion dans tout ce qu’il fait, dans tout ce qu’il est. Il apprend les meilleures techniques, il modélise les stratégies d’excellence. Il travaille, travaille, travaille, travaille, travaille, travaille, travaille, travaille, travaille, travaille, travaille, …

Si chacun de nous comprend que le sens de la vie est de ne surtout pas le chercher, mais bien de vivre grandement en nous sachant si petits, si chacun de nous choisit sa plus belle pierre – son talent -, la taille, la polit, si chacun de nous devient un artiste, un grand artiste, alors l’œuvre humanité sera plus belle, plus harmonieuse, plus pure, plus parfaite. Ou y tendant.

Vivons en artistes les Amis. Voler avec les Aigles, c’est ça.

Fabian

 

P.S. : Cet article participe au carnaval d’articles « Comment donner du sens à sa vie » du site http://developpementpersonnel.org, organisé par Jean-Louis du site http://mavieenmains.com


Vous voulez changer de vie ? Changez de posture !


Dans un précédent article intitulé « Avoir confiance en soi en un claquement de doigts », je vous expliquais la technique « Faites comme si » : faites comme si vous aviez confiance pour avoir confiance.

J’y reviens aujourd’hui avec un appui de taille, Amy Cuddy, spécialiste en psychologie sociale, diplômée de l’université de Princeton et professeur à la Harvard Business School.   

Votre corps, dit-elle, votre langage non verbal, forme votre esprit. Il le construit. Nos gestes donc, nos postures, modifient non seulement la façon dont les autres nous perçoivent, ce qu’ils pensent de nous et ce qu’ils ressentent à notre égard, mais aussi la perception que nous avons de nous-mêmes !

Notre corps a donc un impact immédiat sur nos pensées, nos émotions. Il les affecte réellement. Et c’est PROUVE !

Amy Cuddy l’explique dans un remarquable TED Talk que je vous invite à découvrir ici si toutefois vous comprenez l’anglais :

http://www.ted.com/talks/amy_cuddy_your_body_language_shapes_who_you_are

Dans une posture de faiblesse, le taux de testostérone, hormone de l’énergie, de la libido aussi, diminue, alors que le taux de cortisol, l’hormone du stress, augmente.

Wendy en position de faiblesse

Mon amie Wendy en posture de faiblesse extrême, main sur la nuque.

Gianni en position de faiblesse

Gianni en posture de faiblesse.

Rapport De Force

Avec Alex : le rapport de force n’est pas toujours celui qu’on croit !

A contrario, dans une posture de puissance, de pouvoir, le taux de testostérone augmente (moins chez la femme évidemment !) et le taux de cortisol diminue.

Gianni en posture de confiance

En posture de confiance ! Bon d’accord, il a des arguments !

Wendy en posture de puissance

Wendy en posture de puissance.

Kelly confiance

Kelly : sa maman lui a toujours dit de se tenir droite. On comprend pourquoi !

Si vous pouvez vous concentrer sur votre corps, le modifier, choisir une position de puissance, de pouvoir, ou simplement de confiance en soi, votre état d’esprit sera différent, vos pensées seront différentes, les autres vous verront différemment, VOUS VOUS verrez différemment, et vos résultats seront différents.

Amy Cuddy conclut par ces mots : « faites semblant d’être pour devenir ! »

Alors les Amis, faisons semblant d’être… des Aigles !

Bon Vol,

Fabian


Marketeurs : le monde est complexe ? Simplifiez !


Interview de Jean-Pierre Baeyens, professeur de marketing à la Solvay Brussels School.

Jean-Pierre Baeyens est titulaire de la chaire de marketing à la Solvay Brussels School of Economics & Management.

Diplômé de Solvay et de Harvard, c’est un homme d’entreprise avisé, un professeur charismatique et bienveillant, un consultant visionnaire.

Il nous livre ici sa vision du marketing, et donne des conseils pratiques et concrets aux chefs d’entreprises qui veulent survivre dans un environnement toujours plus complexe, un paysage concurrentiel toujours plus dense, un monde toujours plus incertain.

Il nous guide même vers des océans … toujours plus bleus

Bon Vol avec les Aigles les Amis et à bientôt !

 

Fabian


Une année riche et en contrastes


Cette année, je vous, je nous la souhaite riche et tout en contrastes. Il n’y a pas de haut sans bas, pas de chaud sans froid, pas de moi… sans toi.

Je nous souhaite donc des joies immenses, des colères, de l’eau douce et de l’eau de mer, de longs moments à ne rien faire, ne rien faire c’est toute une affaire, et d’être pleinement nous, dans les tempêtes, debout, de grandes peurs pour de grands courages, je nous souhaite même la rage, et puis des apaisements, des sommeils lourds, des rêves ardents, des envolées et des piqués, et force et sagesse et beauté, des réveils doux et plus légers, des lectures qui nous ébouriffent, d’être calmement excessifs, de retrouver des êtres chers, dont l’absence était un désert, de ceux qui vous marquent la chair, des personnes rares et magnifiques, qui soufflent un bout de Paradis, quand chaque instant devient unique, avec un parfum d’infini.

Des aubes blanches, des nuits plus noires, des heures roses, des jours plus clairs, des midis pleins, de jolis soirs, des mots qui osent, de vrais hivers, des printemps fleurs, saisons vivantes, et mille passions rougeoyantes, et des myriades de baisers, tantôt si forts qu’ils ont la fièvre, tantôt déposés, picorés, et des rêves, toujours des rêves, de ces rêves si jolis, quand patiemment on les poursuit, qui fabriquent les jolies vies, des terres profondes, des pluies qui dansent, des terres fécondes, des ciels oranges, des vents qui chantent, des ciels de feu, des océans encore plus bleus.

Et puisqu’elle crée les matins, que sans elle tout est gris et vain, et puis que tout se désespère, et que sans elle, il n’y a rien, puisqu’elle est notre ultime repère, car seule elle brille dans l’univers, je nous souhaite…

La Lumière.


S’aimer pour aimer les autres



Innover ou mourir


Le marketing aime les métaphores guerrières : vous attaquez un marché, vous pratiquez, selon la formule célèbre de Conrad Levinson, le “marketing guérilla”, vous ciblez en “sniper” ou optez pour le “carpet bombing”. Il se veut viril, le marketing !

Innover selon la Strategie Ocean Bleu

Heureusement, deux auteurs, W Chan Kim et Renée Mauborgne, nous  ont offert, en 2005 puis en 2010, une métaphore maritime bien plus romantique : la Stratégie Océan Bleu. Dans leur livre du même nom – un livre remarquable -, ils y opposent l’océan rouge.

L’océan rouge est ce marché où la concurrence est vive. Pour défendre ses parts de marché, la bataille est rude et sanglante, si sanglante que l’eau en devient rouge.

Chacun veut conquérir les parts de marché des autres, en se différenciant soit par le prix, soit par la valeur. Cibles visées : les consommateurs.

L’Océan Bleu requiert une tout autre approche, un véritable changement de paradigme.

Quand les produits et services se banalisent, quand la guerre des prix fait rage, quand les bénéfices s’érodent, il s’agit de sortir de l’impasse !

Les profondeurs abyssales de l’Océan Bleu

Vous le pouvez grâce à un véritable saut de valeur, en visant un espace stratégique non disputé, où la concurrence sera hors-jeu. Vous serez incomparable, au sens où il n’y aura pas de comparaison possible avec les compétiteurs. Vous vous adresserez à des non-consommateurs en leur offrant à la fois de la valeur et un prix !

Si votre acheteur perçoit un “plus-produit” évident, si le prix lui donne une irrésistible envie d’acheter, si votre offre est rentable au prix stratégique, vous serez bel et bien dans un Océan Bleu.

Cela exigera aussi un changement de culture au sein de votre entreprise : une culture de confiance, d’engagement et de coopération à tous les échelons : la mobilisation de TOUS.

Monsieur B., par exemple, gérant d’une agence immobilière dans la région de Bruxelles, fit ce pari.

Il avait constaté que 35% des  vendeurs de biens ne passent pas par une agence et s’était demandé comment il pouvait les séduire, ce qu’il pouvait leur offrir.

Sa réponse fut : La Maison de l’Immobilier. Ce serait le lieu où le vendeur pourrait recevoir les outils et conseils nécessaires pour mener la vente à terme lui-même… Un océan bleu a priori.

Très sincèrement, j’ignore si le marché y a répondu favorablement et où il en est aujourd’hui dans son projet, mais il était beau.

Si vous surfez sur internet, de blog en blog, d’article en article, vous lirez maints articles citant et explicitant les stratégies océan bleu de multinationales.

Même si je vous encourage vivement à imiter les meilleurs, les ténors, à modéliser les stratégies d’excellence, je continue de vouloir m’adresser à travers ce blog, aux TPE et aux PME, à qui il est destiné.

C’est pourquoi je préfère vous livrer, en vrac, des exemples à notre portée, plutôt que StarbuckeBayRyanairAbercrombie (si vous ne connaissez pas, vos ados d’enfants, eux, connaissent !), Vélib’McDo ou Novo Nordisk, ce laboratoire danois qui a bouleversé le marché de l’insuline en inventant le stylo Novo Pen. Ce stylo permet aux patients diabétiques de s’injecter eux-mêmes les doses d’insuline dont ils ont besoin. Aujourd’hui, Novo Nordisk est leader d’un marché qu’il a inventé ou réinventé.

Innover pour accéder seul à cet Océan BleuVous serez seul dans l’Océan Bleu !

Alors ces exemples pour PME ! J’y viens !

Quid de UpMyStore, cette plateforme qui offre, aux chanteurs, dont bibi ( !), de vendre leurs chansons sans passer par une maison de disques ? Ce sont bien des non-consommateurs ! La valeur perçue est réelle et le prix, modique.

Et Voiturelib, cette entreprise de location de véhicules qui offre, à chaque automobiliste, de pouvoir louer son propre véhicule, à un particulier, quand il n’en a pas besoin ?

Et Mistercostumes, ce vendeur de costumes de mes amis, qui vend exclusivement sur rendez-vous, de beaux costumes à prix coupés ? Vous vous garez facilement, en dehors de la ville, de ses embouteillages et de ses parkings aux prix insolents, et vous avez droit au show-room et au vendeur pour vous tout seul. Il ne s’agit pas d’un Océan Bleu car ses clients ne sont pas des non-consommateurs, mais si ça c’est pas du service ! D’ailleurs, il duplique son concept aux 4 coins du pays et ses ventes explosent… malgré la crise !

Innover comme Mister Costume : Georges Léglise Mister Costumes, c’est lui : Georges Léglise !

Quoi qu’il en soit : innovez, innovez, innovez !

Innovez de façon cosmétique quand le client, au travers d’études de satisfaction ou mieux, de simples conversations (c’est aussi une technique), vous oriente, vous montre la voie vers son produit ou service idéal.

Mais osez aussi l’innovation de rupture, celle pour laquelle ledit client ne vous sera d’aucun secours. Comme l’a dit Henri Ford et c’est l’une de ses célèbres formules, « Si j’avais demandé à mes clients ce qu’ils désiraient, ils m’auraient répondu un cheval plus rapide ».

Dans ce cas, optez pour le co-développement, soit, développez votre produit, votre service en le mettant au point avec la collaboration de l’un de vos clients. Et procédez par itération.

Vos concurrents copieront sans doute vos innovations, pas votre capacité à innover. Faites-en un véritable modus vivendi, le fondement même de la culture de votre entreprise.

À défaut, vous ne gouterez jamais aux délices des profondeurs abyssales de l’Océan Bleu. Vous pataugerez dans la Mer Rouge ou pire : vous échouerez… dans la Mer Morte…

Et puisqu’un bon « marketeur » est avant tout un bon surfeur, qui identifie les bonnes vagues et – surtout – les prend au bon moment, je vous souhaite de belles et bonnes déferlantes à tous !

Bon Vol avec les Aigles les Amis, et à très vite !

Fabian

3 actions pour aller plus loin et réaliser un saut de valeur, une véritable percée :

  1. Benchmarking : identifiez 10 entreprises dans 10 secteurs d’activité différents du vôtre, qui ont réalisé une percée. Comment pouvez-vous vous en inspirer, les modéliser ?
  2. Brainstorming : segmentez vos activités et pour chaque sous-activité, brainstormez avec votre équipe et listez au moins 20 possibilités de percées !
  3. Test : testez-en au moins 3 et percez !

Le crime de l’orateur : one man show !


Vous êtes invités au one man show que je vais jouer le jeudi 24 octobre 2013 à 20h, au Kinépolis de Liège, pour l’IFV (Institut des Forces de Vente) Negoventis.

Il s’agit à la fois d’un spectacle et d’une formation.  Dans l’esprit de « Mars & Vénus » allez-vous me dire ? Oui, dans cet esprit !

Pour en découvrir un avant-goût :

Voici aussi le pitch du show :

Le lieutenant Horatio Caine et le capitaine Franck Tripp sont perplexes : un crime vient d’être commis au Palais des Expositions où se déroulait un colloque sur le thème « Qu’est-ce qu’une Grande Vie ? » Il y doit y avoir des dizaines de victimes mais aucun cadavre et ce qui est sûrement l’arme du crime : un micro. Si des centaines de personnes étaient présentes, il n’y a pourtant aucun témoin ! Horatio Caine en est persuadé : il s’agit du crime d’un orateur.

Heureusement, chaque discours a été filmé et les deux policiers sont rapidement sur une piste. Au fil des minutes, l’étau se resserre sur le criminel et tout en poursuivant leur enquête, ils comprennent que les grands vivants et les grands communicants ont des valeurs et des comportements communs. Surtout, ils commettent tous deux LE crime parfait : celui qui laisse une trace.

Si vous souhaitez profiter de cette invitation, écrivez-moi ou appelez-moi au 0475 24 99 67.

Bon Vol avec les Aigles et à bientôt !

Fabian

 P.-S. Ce spectacle est la mise en mouvement du livre « Le crime de l’orateur »


Bienvenue en Médiocratie 3


Les Médiocre en vacances

 Un joli club de vacances (5 étoiles tout d’même) dans un joli village d’un joli pays au bord d’un océan joli aussi, bleu.

Papa et maman Médiocre descendent de taxi, bruyamment suivis par leur médiocre progéniture. La peau blanche linge d’hôpital, le quatuor arbore l’insupportable morgue du conquérant foulant sa terre nouvelle. Dans une heure ils seront au bord de la piscine déjà. Ne pas perdre un instant. Exposer le corps laiteux. Le saisir d’abord. Qu’il soit rouge vif. Le cuire à feu doux ensuite. Qu’il noircisse comme une banane trop mûre. Dans 10 jours, de retour à la vraie vie, leurs jolis amis admireront leur joli bronzage et l’un des Médiocre  renchérira : « ça part déjà là. Tu m’aurais vu : j’étais noir ! » Parce que papa et maman Médiocre ne sont pas du genre à se pavaner avec un bronzage discrètement acheté dans un solarium de province. Ça c’est de la triche ça Môssieur. C’est pour les amateurs, les pauvres, les encore-plus-médiocres qui n’ont pas les moyens et qui se retrouvent avec un cœur blanc sur le haut des fesses. Là où la peau colle tellement au banc solaire qu’elle en empêche l’action des rayons. Le mélanome n’est jamais loin. Que le soleil soit vrai d’ailleurs ou faux d’ici. Mais j’ai déjà eu un cœur aux fesses aussi. Bienvenue en Médiocratie.

Pour réussir ses vacances, rentabiliser son investissement, la famille Médiocre conçoit rapidement un modus operandi : dès l’aube, l’un d’eux – il est décidé d’établir une tournante – ira à la piscine et recouvrira quatre transats – toujours les mêmes – d’épaisses serviettes de bain jaune délavé, estampillées au nom du joli club du joli village.

Et une fois qu’on a découvert THE emplacement, on marque son territoire, on place ses bornes – une paire de sandales par exemple -, on érige son étendard – un paréo jeté négligemment sur la baleine de l’un des deux parasols confisqués dès potron minet -, on met des gardes aux frontières – le dernier Guillaume Musso.

Bien souvent, les serviettes suffisent pourtant et à 7h, plus aucun transat n’est nu. Un tapis jaune délavé (redisons-le) cerne le bleu turquoise de la piscine. L’eau bruisse à peine. Le village dort encore. Les éclaireurs porteurs de serviettes de bain sont allés se recoucher. Dormez tranquilles bonnes gens, tout est prêt pour passer d’une couche à l’autre, du lit blanc au transat devenu jaune. Bientôt la peau suivra le même chemin. Plus elle jaunit plus elle vieillit. Mais j’ai la peau jaunie aussi. Bienvenue en Médiocratie.

Vers 11h, vous choisissez d’épuiser votre corps dans la jolie salle de sport du joli club du joli village. Alors que vous poussez des cris de bête aux abois en soulevant des poids, d’autres conquérants – ils se repèrent donc à la morgue, vous l’aviez compris, à la foulée qui dit « c’est à moi » et à la peau non encore tatouée par le cagnard – visitent le lieu. Sans un regard ni un sourire ni un bonjour, ils inspectent cet endroit où ils viendront une fois – 13 minutes -, essayant chaque machine à construire du muscle, posant leur fessier sur chaque vélo, pédalant … un peu. La conscience est bonne. « J’ai fait du sport« . L’investissement est rentable. « J’ai utilisé les infrastructures. Surtout, je pourrai dire que le joli club du joli village était joliment équipé. Y avait même une jolie salle de sports ! » Tout à l’heure, leurs rejetons s’étant faits de nouveaux amis au bord de la piscine, débarqueront en troupeau dans cette salle où vous serez encore. Un troupeau médiocre qui ne dira pas plus bonjour mais qui prouvera son existence par les cris – je devrais dire les hurlements -, les galopades et les jets de gobelets d’eau. Ne pas en vouloir aux rejetons car rejetons ils sont. Mais se questionner sur leurs médiocres géniteurs. Ils vivent dans le déni de l’autre. C’est le propre du médiocre de nier les autres médiocres. L’autre n’existe pas. Il le nie. Mais je le nie parfois aussi. Bienvenue en Médiocratie.

Midi plein. Re-bord de la piscine. C’est pas que l’eau bruisse c’est qu’il y a tempête. Certes le règlement interdit de sauter dans l’eau mais sautent les médiocres rejetons jamais recadrés par papa et maman Médiocre. Certes le règlement interdit de jouer au ballon mais volent les ballons des rejetons. Les ballons volent. Papa et maman Médiocre batifolent. Le thermomètre s’affole. 38 degrés Celsius. Et cet enfant d’à peine un an de déambuler seul, sans casquette – SANS CASQUETTE ! – tout au bord de la piscine faite tempête.

Sur sa tête le soleil brille. Mais sur la mienne il brille aussi. Bienvenue en Médiocratie.

18h. Les Médiocre quittent piscines et plages (le cirque y est identique : arriver tôt et baliser son territoire pour pouvoir en jouir plus tard) et déferlent dans les grandes surfaces. Les regards sont torves ou bovins, les corps mous. Les pieds décollent à peine du sol, pendant au bout de longues molles guiboles, épuisées par trop de stress (défendre son territoire, ça use) et écrasant d’horribles slaches qui glissent sur les sols. Les ex-baigneurs s’adonnent au ski de fond. Plus d’énergie pour soulever les pieds. Remplir les caddies de calories. Vider les caddies. Remplir les coffres. Vider les coffres. Remplir les frigos. Vider les frigos. Remplir les ventres. Les ventres sont remplis. Mais mon ventre est rempli aussi. Bienvenue en Médiocratie.

3h du matin. La nuit enveloppe le joli club du joli village. Autour de la piscine, tiens, pas une seule serviette de bain. Mais papa et maman Médiocre se sont faits de nouveaux amis : les géniteurs des nouveaux amis de leurs médiocres rejetons. La nouvelle meute (deux coqs, deux poules et une ribambelle pas belle) se répand dans les allées. Maman Médiocre tient conférence. Toute heureuse d’avoir de nouveaux amis, des rejetons criards, un mari avec une jolie chemise à carreaux et un joli ventre en poupe, toute heureuse surtout de n’être plus blanche et boulotte mais seulement boulotte, maman Médiocre dis-je, tient conférence. La voix est sonnante. Les deux coqs rient. La voix est sonnante. L’autre poule se tortille. La voix est sonnante. La ribambelle crie. La voix est sonnante. Votre nuit est finie. Mais ma voix parfois sonne aussi. Bienvenue en Médiocratie.

7h15. Il est temps que je termine ce billet. J’ai encore quatre transats et deux parasols à confisquer. Pas se louper le dernier jour ! Les vacances aussi sont bientôt finies. Bienvenue en Médiocratie.

J’allais oublier : Bon Vol avec les Aigles les Amis 😉

Fabian