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Quand de Grands acteurs, dans une Grande scène, nous donnent une Grande leçon !


Ceux qui ont moins de 40 ans risquent de ne pas connaître ! Pour les autres, revoir cette scène d’anthologie sera sûrement un bonheur. Elle est si drôle, si bien jouée, si juste…

Le film de Claude Lelouch nous raconte « L’itinéraire d’un enfant gâté », celui de Sam Lion, alias Jean-Paul Belmondo.

Ici, il donne une véritable leçon de vente, de vie, à Albert Duvivier, alias Richard Anconina.

Régalez-vous !

Jean-Paul Belmondo a reçu le César du Meilleur Acteur pour ce rôle en 1989,
et Richard Anconina a obtenu, lui, le
Grand prix d’interprétation au Festival de Chicago !

5 points à retenir de la séquence :

  1. Habillez-vous comme la personne que vous avez envie de devenir.

Je me permets d’ajouter : optez pour un mélange d’autorité et d’accessibilité et évitez… les rayures avec les rayures 🙂

  1. La chose la plus importante dans la vie : Apprenez à dire « bonjour» : Si vous dites bien bonjour, vous avez fait la moitié du chemin.

Je me permets d’ajouter : soyez sincère.

  1. Ce qui intéresse les gens c’est que vous leur parliez d’eux, pas de vous.

Je me permets d’ajouter : ici encore, soyez sincère, réellement présent à l’autre, pleinement.

  1. Le meilleur moyen de faire croire que vous connaissez tout est de ne jamais avoir l’air étonné!

Je me permets d’ajouter : les grands leaders sont courageux, curieux et humbles. Ils doutent toujours mais n’hésitent jamais.

  1. La vie c’est comme les mathématiques, on n’a que c’qu’on mérite.

À vous de jouer les Amis, à vous de Voler aussi… avec les Aigles bien sûr…

Fabian


Êtes-vous un leader solaire ?


Le point de vente est beau et chic. Dernier cri. La marchandise de choix. L’emplacement judicieux. Le parking est vaste car nous le savons : « no parking, no business ». Tout y est. Tout est là. Le succès devrait être au rendez-vous.

Sauf que. Sauf que les prix sont à la hauteur de la qualité des produits proposés. Sauf que cette qualité se retrouve ailleurs. Et le beau et le chic. Et le dernier cri. Et l’emplacement judicieux. Et le parking.

Comment donc attirer le chaland s’il n’y a pas de réponse à cette question ultime du marketeur : « pourquoi acheter chez vous plutôt qu’ailleurs ? »

La réponse est devenue une lapalissade : LE SERVICE. Mais ce terme, galvaudé, n’évoque rien de concret. Ils ne sont pas rares les commerçants, les boutiquiers de tout genre, les prestataires divers, qui se targuent d’offrir un service de qualité à leurs clients. La réalité est parfois bien différente : le service est passable. Sans plus. Voire moyen. Voire en-dessous de la moyenne. Et comme le dit Jean-Pierre Baeyens, titulaire de la Chaire de Marketing à la Solvay Brussels School, il ne suffit pas d’offrir un service supérieur mais bien carrément supérieur !

Or, l’accueil du client, l’un des fondamentaux du service, est régulièrement – vérifiez-le en faisant vos courses ! -, médiocre. Quand il est simplement bon, vous en êtes même surpris : « qu’est-ce qu’ils sont sympas ici ! »

Le bonjour, s’il y en a un, est jeté. Le regard évite l’autre regard. Ne pas regarder le client, il pourrait me solliciter ! Le corps est mou. La bouche est molle. Et les mots sont mous dedans. La routine est installée. Chacun s’acquitte de sa tâche en espérant plus tard : le moment du départ.

Caricature ? Pas vraiment ! 20 ans de formation en entreprises m’ont amené à ce triste constat.

Alors par où commencer pour changer cela radicalement ? Pour installer une autre culture, ancrer un nouvel ADN, donner vie à de nouvelles valeurs, qu’elles soient incarnées dans leur chair, dans leurs muscles, dans leurs tripes, par chaque collaborateur ?

La réponse est dans l’adage de base : « quand le poisson sent mauvais, ça commence par la tête. »

 

Du soleil à Disneyland !

Et je prêche pour des collaborateurs qui nous accueillent comme si nous poussions la porte de Disneyland !

Il y a un an, je forme les responsables d’un parc d’attraction bien connu. Le manager me dit : « avant 10h, je peux tout entendre. Mais après, LA PIECE commence ». Il n’y a pas de clients mais des spectateurs. Que viennent-ils chercher ? Des tours de manège ? Non ! Des émotions. Des temps forts. Des moments INOUBLIABLES.

A 10h, la pièce commence. La représentation doit être digne d’un rappel !

Pour une pièce inoubliable, il faut un accueil inoubliable. Des sourires inoubliables. Sincères. Vrais. Des gestes inoubliables. Des voix inoubliables. Des regards inoubliables. Des regards qui éclairent. Des regards solaires. Des personnes inoubliables. Des personnes qui se réinventent en permanence. Solaires.

Ugo Restaurants

Au restaurant Ugo, à Haine-Saint-Pierre
(une adresse excellente), Nicolas Guidi,
garçon de salle, est un Leader Solaire !

 

Et vous ? Etes-vous solaire ? La métaphore n’est pas anodine. Le soleil détermine (trop) souvent l’humeur. Il réchauffe. Il illumine le ciel, les yeux.

Si votre équipe est sensée développer cette solaire attitude, retenons que le premier apprentissage est le mimétisme. J’observe mes parents et me comporte comme eux. J’observe mon collaborateur et me comporte comme lui. J’observe mon patron et me comporte comme lui aussi.

Est-il trou noir, absorbant les énergies, posant un regard sévère sur tous ces détails qui l’irritent et omettant tous les autres, oubliant de féliciter pour les décisions justes, les actions justes ? Traîne-t-il dans le point de vente mains en poche, démarche molle, déplorant le manque d’envie de son équipe ? Ecoute-t-il le collaborateur d’une oreille distraite, l’œil rivé sur cet autre collaborateur pas tout à fait à sa place, fustigeant plus tard le manque de communication de son équipe ?

En résumé : quel exemple est-il ? Cohérent, congruent ? Comme disent les Américains : does he talk the walk and walk the talk? (Est-ce qu’il fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait ?)

Si vous voulez que vos clients viennent chez vous comme vous allez à Disneyland, si vous voulez que vos collaborateurs soient solaires, vous devez l’être d’abord. Vous devez l’être surtout. « Quand le poisson sent mauvais… »

Si vous êtes à 100, votre équipe sera à 50. Cette loi est imparable.

Être solaire, c’est encore une question d’attitude. L’attitude dont je vous dis dans un article sur deux qu’elle correspond à 80% de votre succès… et qu’elle est contagieuse !

Soyez solaire, rayonnez, irriguez, contaminez vos proches, vos collègues, vos collaborateurs, vos clients. Contaminez-vous vous-même. Soyez solaire et ouvrez-nous les portes de Disneyland.

A 10h, la pièce commence !

Bon Vol avec les Aigles sous le Soleil !

Bon Vol avec les Aigles sous le Soleil !

 

Bon Vol avec les Aigles les Amis, bon Vol sous le Soleil !

Fabian


Bienvenue en Médiocratie 3


Les Médiocre en vacances

 Un joli club de vacances (5 étoiles tout d’même) dans un joli village d’un joli pays au bord d’un océan joli aussi, bleu.

Papa et maman Médiocre descendent de taxi, bruyamment suivis par leur médiocre progéniture. La peau blanche linge d’hôpital, le quatuor arbore l’insupportable morgue du conquérant foulant sa terre nouvelle. Dans une heure ils seront au bord de la piscine déjà. Ne pas perdre un instant. Exposer le corps laiteux. Le saisir d’abord. Qu’il soit rouge vif. Le cuire à feu doux ensuite. Qu’il noircisse comme une banane trop mûre. Dans 10 jours, de retour à la vraie vie, leurs jolis amis admireront leur joli bronzage et l’un des Médiocre  renchérira : « ça part déjà là. Tu m’aurais vu : j’étais noir ! » Parce que papa et maman Médiocre ne sont pas du genre à se pavaner avec un bronzage discrètement acheté dans un solarium de province. Ça c’est de la triche ça Môssieur. C’est pour les amateurs, les pauvres, les encore-plus-médiocres qui n’ont pas les moyens et qui se retrouvent avec un cœur blanc sur le haut des fesses. Là où la peau colle tellement au banc solaire qu’elle en empêche l’action des rayons. Le mélanome n’est jamais loin. Que le soleil soit vrai d’ailleurs ou faux d’ici. Mais j’ai déjà eu un cœur aux fesses aussi. Bienvenue en Médiocratie.

Pour réussir ses vacances, rentabiliser son investissement, la famille Médiocre conçoit rapidement un modus operandi : dès l’aube, l’un d’eux – il est décidé d’établir une tournante – ira à la piscine et recouvrira quatre transats – toujours les mêmes – d’épaisses serviettes de bain jaune délavé, estampillées au nom du joli club du joli village.

Et une fois qu’on a découvert THE emplacement, on marque son territoire, on place ses bornes – une paire de sandales par exemple -, on érige son étendard – un paréo jeté négligemment sur la baleine de l’un des deux parasols confisqués dès potron minet -, on met des gardes aux frontières – le dernier Guillaume Musso.

Bien souvent, les serviettes suffisent pourtant et à 7h, plus aucun transat n’est nu. Un tapis jaune délavé (redisons-le) cerne le bleu turquoise de la piscine. L’eau bruisse à peine. Le village dort encore. Les éclaireurs porteurs de serviettes de bain sont allés se recoucher. Dormez tranquilles bonnes gens, tout est prêt pour passer d’une couche à l’autre, du lit blanc au transat devenu jaune. Bientôt la peau suivra le même chemin. Plus elle jaunit plus elle vieillit. Mais j’ai la peau jaunie aussi. Bienvenue en Médiocratie.

Vers 11h, vous choisissez d’épuiser votre corps dans la jolie salle de sport du joli club du joli village. Alors que vous poussez des cris de bête aux abois en soulevant des poids, d’autres conquérants – ils se repèrent donc à la morgue, vous l’aviez compris, à la foulée qui dit « c’est à moi » et à la peau non encore tatouée par le cagnard – visitent le lieu. Sans un regard ni un sourire ni un bonjour, ils inspectent cet endroit où ils viendront une fois – 13 minutes -, essayant chaque machine à construire du muscle, posant leur fessier sur chaque vélo, pédalant … un peu. La conscience est bonne. « J’ai fait du sport« . L’investissement est rentable. « J’ai utilisé les infrastructures. Surtout, je pourrai dire que le joli club du joli village était joliment équipé. Y avait même une jolie salle de sports ! » Tout à l’heure, leurs rejetons s’étant faits de nouveaux amis au bord de la piscine, débarqueront en troupeau dans cette salle où vous serez encore. Un troupeau médiocre qui ne dira pas plus bonjour mais qui prouvera son existence par les cris – je devrais dire les hurlements -, les galopades et les jets de gobelets d’eau. Ne pas en vouloir aux rejetons car rejetons ils sont. Mais se questionner sur leurs médiocres géniteurs. Ils vivent dans le déni de l’autre. C’est le propre du médiocre de nier les autres médiocres. L’autre n’existe pas. Il le nie. Mais je le nie parfois aussi. Bienvenue en Médiocratie.

Midi plein. Re-bord de la piscine. C’est pas que l’eau bruisse c’est qu’il y a tempête. Certes le règlement interdit de sauter dans l’eau mais sautent les médiocres rejetons jamais recadrés par papa et maman Médiocre. Certes le règlement interdit de jouer au ballon mais volent les ballons des rejetons. Les ballons volent. Papa et maman Médiocre batifolent. Le thermomètre s’affole. 38 degrés Celsius. Et cet enfant d’à peine un an de déambuler seul, sans casquette – SANS CASQUETTE ! – tout au bord de la piscine faite tempête.

Sur sa tête le soleil brille. Mais sur la mienne il brille aussi. Bienvenue en Médiocratie.

18h. Les Médiocre quittent piscines et plages (le cirque y est identique : arriver tôt et baliser son territoire pour pouvoir en jouir plus tard) et déferlent dans les grandes surfaces. Les regards sont torves ou bovins, les corps mous. Les pieds décollent à peine du sol, pendant au bout de longues molles guiboles, épuisées par trop de stress (défendre son territoire, ça use) et écrasant d’horribles slaches qui glissent sur les sols. Les ex-baigneurs s’adonnent au ski de fond. Plus d’énergie pour soulever les pieds. Remplir les caddies de calories. Vider les caddies. Remplir les coffres. Vider les coffres. Remplir les frigos. Vider les frigos. Remplir les ventres. Les ventres sont remplis. Mais mon ventre est rempli aussi. Bienvenue en Médiocratie.

3h du matin. La nuit enveloppe le joli club du joli village. Autour de la piscine, tiens, pas une seule serviette de bain. Mais papa et maman Médiocre se sont faits de nouveaux amis : les géniteurs des nouveaux amis de leurs médiocres rejetons. La nouvelle meute (deux coqs, deux poules et une ribambelle pas belle) se répand dans les allées. Maman Médiocre tient conférence. Toute heureuse d’avoir de nouveaux amis, des rejetons criards, un mari avec une jolie chemise à carreaux et un joli ventre en poupe, toute heureuse surtout de n’être plus blanche et boulotte mais seulement boulotte, maman Médiocre dis-je, tient conférence. La voix est sonnante. Les deux coqs rient. La voix est sonnante. L’autre poule se tortille. La voix est sonnante. La ribambelle crie. La voix est sonnante. Votre nuit est finie. Mais ma voix parfois sonne aussi. Bienvenue en Médiocratie.

7h15. Il est temps que je termine ce billet. J’ai encore quatre transats et deux parasols à confisquer. Pas se louper le dernier jour ! Les vacances aussi sont bientôt finies. Bienvenue en Médiocratie.

J’allais oublier : Bon Vol avec les Aigles les Amis 😉

Fabian


Bienvenue en Médiocratie 2


Le roi au balcon

21 juillet 2013. Dans un pays imaginaire, si petit que les visées sont étroites et les esprits souvent rétrécis comme des pulls en laine vierge oubliés dans une machine à laver à 90 degrés, vit un vieux roi avec sa vieille reine. Il est las le roi. Las d’être le souverain d’une équipe de foot – ben oui, à part l’équipe de foot, il reste quoi ? J’ai loupé un épisode ? -, las de n’avoir rien à dire mais d’être forcé de le dire quand même. Et comme il a un beau bateau dans un autre pays, il décide de laisser la direction de l’équipe de foot à son jeune fiston de 58 ans. Ou 57 ? Je n’sais plus.

L’autre, tout excité, met son costume de d’Artagnan. Oups pardon : d’Artagnan, c’était le mien de costume quand j’avais 6 ans. Acheté par mes parents aux Galeries Lafayette. Celui du royal fiston est bleu gris comme la mer du nord. Un signe ? Un ruban violet type Miss Brabant wallon lui barre le torse et le dos dans la diagonale. A ses côtés, sa Tour de Pise d’épouse surveille la royale marmaille. Les médias nous ont déjà prévenus : la petite Elisabeth sera une grande reine. Elle a 11 ans.

21 juillet 2013 donc dans ce pays imaginaire. Le fiston est au balcon avec sa blonde et ses chérubins dont la future reine formidable puisque les médias savent de quoi ils parlent. Pas cons les médias. Philippe ou Philip ou Filip s’avance. Il est au balcon j’ai dit. Au balcon du palais imaginaire. Devant la foule des anonymes. Car les pas cons de médias le disent : il y a les célébrités, les people. Et au pays imaginaire, les people ont un nom. Tous les autres sont des anonymes. Des gentils. Des pas méchants. Des grâce à qui d’ailleurs les célébrités sont célèbres et peuvent avoir un nom et sourire au premier rang et dire qu’elles aiment la simplicité. Même qu’un jour, une célébrité de chanteuse d’un autre pays imaginaire voisin – Shy’m qu’elle s’appelle – a parlé de sa vie d’avant la célébrité. « Quand j’étais normale » elle a dit. Car quand tu es célèbre, tu n’es pas normal. Par exemple, ton nez ne produit pas de crottes. Ton PC ne se plante pas et où que tu ailles, la connexion Wifi est excellente. Tes nectarines sont toujours mûres mais jamais trop. Il y a une paire de ciseaux disponible quand tu en as besoin. Tu ne rencontres que des gens qui ont un nom. Et tu as un nom grâce à tous les gens qui n’en ont pas. Les normaux justement.

Revenons à Fil qui n’en croit encore ni ses yeux ni ses oreilles. Il en est tout hébété (dans hébété il y a hé) Phil : « tout ça rien que pour moi ! ». J’étais comme lui quand je suis « devenu d’Artagnan ». Je le comprends. Et le vieux roi, son papounet, de rejoindre sa bru et la chair de sa chair, histoire de leur montrer comment on doit saluer les anonymes. Fastoche : suffit d’imiter Mickey et Minnie à Disneyland.

Plus tard dans la soirée, Philou est encore au balcon, dans un autre costume tout neuf et sans ressembler à Miss Brabant wallon. Car c’est à nous qu’il ressemble maintenant. Il progresse vite King Fil, waouh ! Mathilde – qui est revenue –  est habillée en bariolé genre test de Rorschach, et palpe d’abord le royal pectoral (le droit), tentant encore de bécoter la boubouche de Belgique. Faut croire qu’il lui manque de l’entraînement. Plus tôt dans la journée, au balcon précédent – c’est qu’ils aiment les perchoirs les loulous – elle avait carrément embrassé … l’air… alors que boubouche de Belgique avait visé les lèvres et échoué sur … la joue ! Caramba. Encore raté ! Ici, Mathilde fond sur la nuque. L’autre du bras droit la serre (à défaut de se toucher de la bouche, faut bien montrer à ses sujets qu’on s’aime ; un couple royal ça s’aime et ça a beaucoup d’enfants), comme s’il réglait « son conte », et de la main gauche s’empare d’un micro. J’ai dit « gauche » ?

« Ensemble, dit-il, ensemble… » Et là Fil ou Phil se tait. En fin communicateur, en habile stratège dompteur de foules anonymes – nous -, royal fiston Fil laisse un silence. Ce silence dont on sait que placé avant un argument, il en décuple l’impact. Phil se tait donc.

Les anonymes sont suspendus aux lèvres du balcon. Les nuages mêmes ont arrêté leur course. Un temps. Plus tard on apprendra que Barak Obama himself a stoppé net toutes ses activités (un match de basket contre les vétérans du débarquement d’où il semblait pourtant pouvoir émerger avec un nul) pour attendre, devant son téléviseur, LE moment de vérité. Le pape Benoît XVI, ah non pardon c’est l’autre, y en a un autre oh bon sang, ah oui François j’y suis, « vas-y Franckie c’est bon » (c’est mon moyen mnémotechnique), le pape attend lui aussi le onzième commandement.

Il y a eu MLK et « I have a dream« , il y a eu De Gaule et « Je vous ai compris« , Kennedy et « Ich bin ein Berliner« . Il y a eu Sarkozy et « Casse-toi alors pauv’ con« , Philippe Bouvard et « De madame Bellepaire de Miche« , il va y avoir un autre Philippe ou Philip ou Filip avec « Ensemble, ensemble… » Ensemble QUOI ? Rapsat par exemple, aurait enchaîné : « même si on est différent… »

QUE VA-T-IL dire ? Nous sommes les sujets je l’ai déjà dit. La journaliste l’a dit. IL ne peut être que LE Verbe ! L’air s’est raréfié devant le palais imaginaire. Fil va nous dire un truc énorme. Qu’il va inverser la courbe du chômage (non, ça son voisin hollandais l’a dit déjà), qu’il va résoudre le conflit à l’orient (le proche, le moyen ou le lointain allez savoir), se déplacer en calèche pour protéger la planète. NOOON ! J’ai compris ! Il va pacifier le pays imaginaire. Trop fort Fil. J’en pleure. Obama n’y croit pas. François est baba. Sarko pataud. Aucun ne pourra jamais rivaliser avec toi dans l’Histoire Fil. Aucun d’eux. C’est ça que tu vas nous dire hein ? Ou que plus jamais les roux ne seront la risée du monde ? C’est bon aussi ça les roux !

Phil s’est emparé du micro. Il nous darde un regard. Je manque d’exploser.

Quand soudain : « Ensemble, ensemble… Nous avons vécu une très très belle journée.« 

Et la foule des anonymes à tout rompre d’applaudir, béate et ravie. Mais il m’arrive parfois d’être béat aussi. Bienvenue en Médiocratie.

Bon Vol avec les Aigles les Amis,

Anonyme


Less is more


Olivier Roland, célèbre blogueur français, m’a invité à écrire un article pour son blog « Habitudes Zen« .

Si vous souhaitez savoir en quoi less is more, moins, c’est plus, cliquez donc ici.

Et puisque moins c’est plus, rassurez-vous : l’article est court 😉

Bon Vol avec les Aigles les Amis et à bientôt,

Fabian

 


Etes-vous un petit ou un grand ?


Répétition avec Philippe Vincent, le metteur en scène, et Georges Kelessidis, mon partenaire. Dans ce nouveau spectacle, Georges incarne Frank Tripp et moi, Horatio Caine, le lieutenant de la police scientifique de Miami. Les deux policiers sont à la recherche de celui qui a commis le crime de l’orateur.

Philippe, toujours très inspiré, nous dit : « quand la situation se dégrade, les petits montent et les grands descendent. »

Les petits, en effet, montent dans les tours. Les tours émotionnels, les tours tout court. Ils s’excitent, leur voix monte aussi, dans les aigus, compressée qu’elle est dans une poitrine oppressée, à la respiration saccadée. Ils gesticulent, s’agitent. Leur cerveau est à l’arrêt. Ce sont des pantins, de marionnettes. On ne sait plus vraiment qui tire les ficelles. La chute n’est pas loin.

Les grands descendent. S’ancrent dans le sol. Leur respiration est profonde. Le monde s’agite autour d’eux. En eux, il est au ralenti.

Horatio doit donc descendre. Il ne réfléchit pas, IL EST réflexion. Ses émotions n’ont pas de prise sur lui. Il se focalise sur les indices, les faits, son objectif. Pas de pensée parasite. Le calme intérieur. Pourquoi les jambes légèrement écartées ? Pourquoi les mains sur les hanches ? Pour la stabilité. Je le comprends maintenant. J’ai pourtant raillé, moi aussi, la posture de l’expert aux lunettes de soleil. Maintenant je la comprends. Être stable dans le corps pour être stable dans la tête. C’est si simple. Je comprends même les lunettes. Ne pas être ébloui, ne pas être aveuglé.

Horatio Caine
Horatio Caine : Être stable dans le corps pour l’être dans la tête.

Et trop souvent encore, je me surprends à être un petit. A vociférer pour un rien. Un ordinateur trop lent, un bouton qui ne ferme pas, du lait trop tiède. Ce rôle m’aura au moins appris ça : je dois grandir encore. Tellement.

Nous sommes tous, tantôt petits, tantôt grands. Normal. Nous avons le droit de débrancher la fiche de la prise, de nous ressourcer. Ce qui compte, je le répète, c’est d’être grand quand la situation le commande, donc aussi, le plus souvent, quand elle devient délicate, tendue. Si tout se tend autour de vous, détendez-vous. Quand le cheval rue, le jeune cavalier se crispe et se penche en avant. Le cavalier expérimenté se relâche, se centre et se penche légèrement en arrière. Il a le geste précis. On devine lequel des deux risque le plus la chute.

Aussi, je vous propose un bel exemple de grand. Il ne s’agit pas de fiction cette fois.

Le 15 janvier 2009, l’Airbus A320 du vol 1549 de l’US Airways décolle de l’aéroport international de La Guardia, dans le Queens, à destination de Charlotte/Douglas, en Caroline du Nord. Il est 15h26. Il percute des Bernaches du Canada, des oies noires. Il y a 150 passagers à bord et 5 membres d’équipage. Perte de puissance, odeur de carburant, flammes. Le commandant Chesley Sullenberger veut d’abord atterrir à l’aéroport de Teterboro, dans la banlieue ouest de New York. Il n’arrivera pas jusque-là. A 15h31, il amerrit dans l’Hudson River et évite une catastrophe en pleine ville. Ecoutez l’enregistrement de sa conversation avec la tour de contrôle. Sa voix donne tout son sens aux mots d’Alfred Jarry : « le courage est un état de calme et de tranquillité en présence d’un danger, état rigoureusement pareil à celui où l’on se trouve quand il n’y a pas de danger. » Il n’y aura aucun mort.

150 Passagers150 passagers, 5 membres d’équipage. Aucun mort.

Michael Bloomberg, maire de New York, confiera au commandant Sullenberger, au copilote Jeffrey Skyles et à tout l’équipage, les clefs de la ville.

Chesley SullenbergerLe commandant Chesley Sullenberger

Sullenberger est un héros. Un grand.

Aussi, pour une fois les Amis, je vous souhaite une bonne descente … avec les Aigles !

Fabian

Une seule action pour aller plus loin :

Cliquez sur ce lien et écoutez l’enregistrement de la conversation (sous-titrée en français) qu’aura le commandant avec la tour de contrôle, juste avant l’amerrissage. C’est la voix d’un grand. A modéliser toute affaire cessante : Les enregistrements de l’amerrissage sur l’Hudson (VOSTF)


Ne soyez ni trop dur, ni trop doux : affirmez-vous


C’est à la fois étonnant et drôle d’animer une formation sur le thème de l’assertivité, quand vous vous rendez compte que la plupart des participants ignorent… ce que ce mot veut dire ! À leur décharge, vous ne le trouverez pas dans le dictionnaire mais bien sur Wikipedia. Alors quid ?

Récemment, un patron d’entreprise m’a demandé de former l’une de ses collaboratrices à la communication mais pas à l’assertivité. « Elle sait dire non » a-t-il insisté, comme si l’assertivité se réduisait à cela.

To assert en anglais signifie affirmer. En français, assertion veut dire affirmation. Vous l’avez compris, une personne assertive est donc une personne qui s’affirme : assertivité ou affirmation de soi, c’est kif.

Souvent, on détermine l’assertivité par ce qu’elle n’est pas : ni paillasson ni hérisson, le paillasson renvoyant au comportement passif, trop doux, le hérisson au comportement agressif, trop dur ! À ceux-là, vous ajoutez le manipulateur, celui qui pose des questions par exemple, sans dévoiler ses objectifs, qui prêche le faux pour savoir le vrai, qui flatte pour obtenir au lieu de complimenter avec sincérité, et le passif-agressif. Le passif-agressif tait ses frustrations le plus longtemps possible… et puis explose !

Or, l’assertivité repose sur une valeur forte : le RESPECT. Quand vous prenez l’avion, hôtesses et stewards vous expliquent quoi faire en cas de crash. C’est d’ailleurs moyennement utile à mon avis, probablement allons-nous tous y passer mais soit. Que nous disent-ils du masque à oxygène ? Vous le placez sur la tête de votre enfant d’abord ou sur vous ? Sur vous bien sûr ! Tout comme les pompiers sécurisent leur zone d’intervention avant de se lancer à l’assaut des flammes. Le respect de soi est donc premier.

Une définition – parmi beaucoup d’autres – peut alors être celle-ci : « je respecte mes droits et désirs et je respecte tes droits et désirs. » Si tel est le cas, j’apprends à exprimer mes demandes et j’apprends aussi à écouter, avec empathie, les demandes de l’autre. Idéalement, nous évoluons ensemble vers un accord gagnant-gagnant.

Certaines personnes prétendent que l’assertivité permet de ne pas blesser. Faux. Adresser une critique en étant assertif, c’est-à-dire élégant, respectueux, voire bienveillant, ne suffit pas pour ne pas blesser. L’autre a sa part de responsabilité. Lui aussi peut décider de se sentir ou non blessé. Ce qui compte avant tout, c’est votre intention. Quelle est-elle ?

  • Donner du feed-back ? « J’ai remarqué que tes odeurs corporelles sont fortes en fin de journée. »
  • Proposer une mesure corrective ? « Je te suggère de prendre une douche lors de la pause de midi. »
  • Ou atomiser l’autre ? « Tu pues l’poney fieu, c’t’une infection ! »

L’assertivité consiste donc à prendre sa place. Si vous vous effacez du paysage (l’un de mes coachés rasait littéralement les murs quand il marchait, et parlait comme si nous étions épiés par le KGB !), votre comportement est passif. Si vous vampirisez l’espace, à l’instar des Le Pen père et fille par exemple, qui se répandent sur un plateau de télévision, bras écartés, déployés comme des ailes, vous faites preuve d’un comportement agressif. Dosez ! Trouvez la ligne médiane : ne soyez ni trop dur, ni trop doux : Affirmez-vous !

L’assertivité concerne essentiellement 6 domaines :

  1. Le compliment que j’offre.
  2. Le compliment que je reçois et auquel je réponds et pas en m’excusant ni en minimisant ! Ex. : « Oh non, je n’ai fait que mon travail… »
  3. La critique que j’adresse avec respect et élégance.
  4. La critique que je reçois et à laquelle je réponds.
  5. La demande que j’adresse.
  6. La demande que je reçois et à laquelle je réponds : par oui, par non, en négociant, etc.

Livre « Affirmez-vous ! » sur l'assertivité Je vous recommande vivement ce livre de Frédéric Fanget
qui m’a beaucoup inspiré ! 
Achetez-le en cliquant ici.

Mais de façon plus générale, être assertif est une manière d’être, de se comporter. Avoir le visage ouvert (open face) pour être ouvert aux autres, leur sourire, les saluer, les écouter vraiment, et ne pas non plus se laisser faire : poser, définir ses limites … et respecter les limites des autres.

L’assertivité se décrypte notamment à travers :

  • Vos mots : éviter les mots qui minimisent et/ou affaiblissent votre message comme essayer, peut-être, petit, éventuellement, les conditionnels, etc. Privilégiez les mots justes, précis, choisis, adaptés à l’interlocuteur.
  • Votre voix : elle doit aussi être adaptée au contexte, au lieu, aux circonstances. Trouvez le bon débit, la belle sonorité. Par exemple, une voix trop aigüe trahit votre anxiété.
  • Votre non verbal : évitez d’avoir le regard fuyant, les mains et les doigts qui se tordent ou triturent ce pauvre stylo, les pieds qui se croisent, etc. Détendez-vous et optez pour des gestes amples, lents. Un geste par expression. Ni clown, ni marionnette.

Mettez de l’assurance dans vos actions pour avoir de l’assurance dans vos pensées et dégager plus de confiance en soi.

Vous vous en doutez, il est plus facile d’être assertif face à quelqu’un d’assertif. Plus facile encore quand il n’y a pas l’ombre d’une discordance, d’un conflit. Ajoutons aussi que l’assertivité n’est pas LA clef qui ouvre toutes les portes. Les autres types de comportements ont également leur utilité. Si quelqu’un veut vous carjacker, évitez de dire : « Cette cagoule noir ébène vous va à ravir, qui tranche avec vos yeux océan bleu ! Vous prêter mon véhicule ? Oh désolé, ce n’est pas possible, j’en ai besoin. On s’appelle, on s’fait ne bouffe ? » DONNEZ VOS CLEFS ! Soyez passif. Comme Jean-Jacques Annaud durant le tournage de « L’Ours », qui a fait le mort pour sauver sa peau face à l’animal ! Dans certains cas, manipuler est le seul moyen d’arriver au but. Dans certains milieux ou certaines situations, c’est carrément LA donne. Être agressif peut s’avérer utile si vous en avez les moyens et qu’il s’agit de la seule issue possible. Quand les négociations ont échoué — comme en Libye —, on envoie les bombardiers !

L'ours, le film de Jean-Jacques Annaud

Film franco-américain sorti en 1988.

En bref, l’assertivité sera sans doute votre meilleure alliée dans 80% des situations. Loi de Pareto encore…

Je reviendrai sur ce thème, car être acteur de sa vie signifie aussi être assertif. Moins vous l’êtes, plus les frustrations sont nombreuses. Moins vous l’êtes, plus vous oubliez d’écouter vos propres désirs. Vous suivez ceux des autres, vous n’opérez pas vos propres choix. Vous devenez l’acteur – ou le figurant ! – de leur vie à eux… Or, opérer ses propres choix, c’est déjà vivre mieux !

Pierre Joliot, biologiste français

Pierre Joliot, biologiste français, professeur honoraire au Collège de
France et membre de l’Académie des sciences de France et des États-Unis.

Et si vos convictions vous donnent envie de contribuer au progrès, rappelez-vous ces mots de Pierre Joliot : « Le progrès nait de la diversité des cultures et de l’affirmation des personnalités. »

Bon Vol avec les Aigles les Amis et à la semaine prochaine !

Fabian

3 actions pour aller plus loin :

  1. Lors d’un prochain repas en famille, entre amis ou avec des collègues, posez des questions ouvertes aux autres : qu’est-ce que… ? Qu’en penses-tu ? Qu’entends-tu par là ? Etc. Écoutez réellement leurs réponses, intéressez-vous à eux sincèrement et reformulez ce que vous avez compris. Ne dites pas par exemple : « Qu’est-ce que tu fais ce we ? » pour enchaîner immédiatement : « Oh moi je vais faire du shopping à Paris, waouuuh ! »
  2. En rue, marchez d’un pas énergique – pas forcément vite ! – en vous tenant droit. Souriez, dites bonjour et au revoir aux personnes que vous croisez (pas tous les badauds de la Galerie de la Reine à Bruxelles !) : la caissière au supermarché, une personne rencontrée dans un ascenseur, le chauffeur du bus,…
  3. Et si vous avez très très envie d’incendier tel individu s’étant comporté en malotru, taisez-vous d’abord. Respirez (respiration par le ventre), recouvrez le calme intérieur, demandez-vous quelle est son intention positive (il a eu peur, il a besoin de reconnaissance, il est frustré ?), pensez à trois de ses qualités. Ensuite, formulez votre désapprobation avec assertivité : parlez des faits, pas de la personne. Pour les amateurs de foot, attaquez le ballon, pas la jambe !

Bienvenue en médiocratie


Septembre 2012, aéroport de Roissy Charles de Gaule. Après un périple de 45 minutes, temps nécessaire pour effectuer le trajet avion-tapis (roulant) à bagages, un escalator me déverse sur un magma de gens, une nuée de passagers en mal de valises, tous agglutinés devant le carrousel. Un œil jeté à l’écran m’apprend que les bagages de notre vol sont en attente. Que font-ils là alors tous ces gens avec qui j’ai partagé 13 heures, entre Saigon et Paris ? Pourquoi attendent-ils et pourquoi là agglomérés, alors que le tapis crache ses bagages exactement de l’autre côté… où il n’y a personne ? Et ces sièges à quelques mètres, ces sièges vides ? Ils attendent donc debout « au mauvais bout » et pour rien ! Lire la suite »


Un compliment : pour quoi faire ?


C’est à peu près ce que m’ont dit Stéphane et Megan lors d’une formation : « ça n’a pas de sens de faire un compliment, surtout à quelqu’un qu’on ne connaît pas, ça n’a pas d’intérêt. Et puis, on a l’air bête. »

« Juste ai-je répondu, ça n’a ni sens ni intérêt. D’ailleurs, la vie n’a ni sens ni intérêt. Elle n’a de sens que celui qu’on lui donne. Elle n’a d’intérêt que celui qu’on lui trouve.» Je cherchais à les bousculer.

Une semaine plus tôt, je leur avais demandé, à eux et à leurs collègues que je formais à l’assertivité (affirmation de soi), d’adresser, mieux, d’offrir un compliment par jour. Lire la suite »


Avoir confiance en soi en un claquement de doigts !


Demain matin, je vais former 10 personnes à l’assertivité, l’affirmation de soi, et je sais déjà ce que la moitié d’entre elles vont me dire quand je vais leur demander leurs attentes : « j’aimerais avoir plus confiance en moi ».

Comme je ne suis ni leur thérapeute ni leur coach, mais bien leur formateur qui ne les verra que 2 jours, je devrai alors leur donner une technique rapide, efficace, redoutable même, simple surtout … mais pas facile : une technique pour avoir confiance en soi en un claquement de doigts !

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